
L'annonce a été faite à la Maison Blanche aux côtés de Donald Trump, qui souhaite mettre en place une surtaxe de 100% sur les puces et les semi-conducteurs importés
Le géant de la tech APPLE a promis mercredi 100 milliards de dollars d’investissements supplémentaires aux Etats-Unis lors d’un événement à la Maison Blanche aux côtés du président américain qui espère que des iPhone finiront par être fabriqués dans le pays.
«Nous nous engageons à 100 milliards d’investissements supplémentaires aux Etats-Unis, portant le total de nos investissements dans le pays à 600 milliards sur quatre ans», a déclaré le patron du groupe californien, Tim Cook, depuis le Bureau ovale.
Il a aussi annoncé le lancement d’un programme visant à fabriquer, aux Etats-Unis, des «composants stratégiques présents dans les produits APPLE partout dans le monde». «Déjà cette année, les industriels américains sont en passe de fabriquer 19 milliards de puces pour APPLE dans 24 usines réparties dans douze Etats», a poursuivi Tim Cook, ajoutant que les investissements dans l’intelligence artificielle (IA) seraient aussi accrus. «Nous allons continuer à investir ici en Amérique. Nous allons continuer à embaucher en Amérique», a-t-il lancé devant le président Donald Trump.
Depuis son retour au pouvoir, ce dernier relève significativement les droits de douane sur les produits entrant aux Etats-Unis, notamment pour pousser les industriels à rester ou revenir aux Etats-Unis. Il a d’ailleurs annoncé lors du même événement qu’il souhaitait mettre en place une surtaxe de 100% sur les puces et les semi-conducteurs importés, sans donner de date. «Mais la bonne nouvelle pour des entreprises comme APPLE, c’est que si vous construisez (des usines) aux Etats-Unis ou vous êtes engagés à le faire, vous ne devrez pas payer», a-t-il poursuivi.
«Rameau d’olivier»
Le chef de l’Etat, confronté à un scepticisme croissant des Américains sur l’économie, a salué «le plus grand investissement d’Apple en Amérique et dans le monde». «C’est une étape importante vers l’objectif ultime qui est de voir les iPhone vendus aux États-Unis d’Amérique, fabriqués en Amérique», a estimé Donald Trump.
L’annonce des investissements avait fuité à l’avance dans des médias, et été confirmée à l’AFP plus tôt dans la journée par un haut responsable de la Maison Blanche.
Pour Nancy Tengler, directrice de la société d’investissements Laffer Tengler, l’annonce d’Apple s’apparente à un «rameau d’olivier» tendu par son patron Tim Cook, après que Donald Trump a abondamment critiqué l’entreprise à cause de sa production d’iPhone hors des Etats-Unis.
Apple a longtemps assemblé l’essentiel de ses iPhone chez des sous-traitants en Chine. Depuis 2018, face à la montée des tensions commerciales entre les deux pays, la firme a progressivement déplacé une partie de sa production en Inde.
Début mai, Tim Cook avait dit s’attendre à ce que «la majorité des iPhone vendus aux Etats-Unis» pendant le trimestre en cours proviennent d’Inde. Donald Trump avait alors menacé d’imposer «au moins 25%» de droits de douane à APPLE, si l’entreprise ne rapatriait pas ses usines.
«Cook a réussi à naviguer dans ces eaux troubles inédites, prouvant qu’il est 10% homme politique et 90% PDG», a commenté mercredi Dan Ives, analyste chez Wedbush. «Il va mettre à profit ses solides relations internationales pour assurer des temps plus paisibles à Cupertino, malgré les inquiétudes sur la croissance d’Apple alors que Trump s’engage à nouveau sur la voie de l’Amérique d’abord et des hausses de droits de douane», a-t-il ajouté.
Coût de la vie
A la Bourse de New York, le titre d’Apple a clôturé en hausse de 5,09% à 213,25 dollars.
Le président américain mise sur le protectionnisme pour réindustrialiser les Etats-Unis. Mais les chiffres pharaoniques qu’il met en avant - il a par exemple évoqué un montant total de 10 000 milliards de dollars - sont selon les experts difficilement vérifiables, car ils mêlent des projets d’investissements concrets, des annonces datant d’avant son retour au pouvoir, et des promesses à long terme plus ou moins vagues.
Un sondage Morning Consult/The Century Foundation publié le 31 juillet montre que 83% des Américains sont préoccupés par le prix de l’alimentation, et que 48% d’entre eux peineraient à faire face à une dépense imprévue de 500 dollars - comme une facture médicale ou une réparation urgente. Dans la même enquête d’opinion, 61% des personnes interrogées jugent que les décisions de Donald Trump ont eu un impact négatif sur le coût de la vie, et 76% s’inquiètent d’une possible récession.